Commission
des Relations extérieures |
Commissie
voor Buitenlandse Betrekkingen |
du Mercredi 13 mars 2024 Après-midi ______ |
van Woensdag 13 maart 2024 Namiddag ______ |
La réunion publique de commission est ouverte à 14 h 37 et présidée par M. Georges Dallemagne.
De openbare commissievergadering wordt geopend om 14.37 uur en voorgezeten door de heer Georges Dallemagne.
01.01 Georges Dallemagne (Les Engagés): Madame la ministre, il s'agit d'une question d'information puisque nous nous sommes croisés à Kiev où vous étiez à l'occasion de la commémoration du début de l'invasion à large échelle de l'Ukraine par la Russie. Vous vous êtes rendue dans la région de Tchernihiv où devraient bientôt commencer nos projets de coopération. Vous avez également eu l'occasion de rencontrer certains membres du gouvernement, notamment la vice-ministre en charge de la coordination de l'aide à la reconstruction et de l'aide humanitaire.
Madame la ministre, quel est le bilan de ce voyage? Pourquoi avoir choisi la région de Tchernihiv? Vous étiez accompagnée par le directeur d'Enabel, Jean Van Wetter. Quel sera le rôle d'Enabel en Ukraine? Quels seront les projets soutenus par la Belgique? Pour quel montant? À quel rythme? Comment ces projets ont-ils été choisis? Quelle sera la coordination par Enabel de l'ensemble des aides déployées par la Belgique en Ukraine? Quelle sera l'articulation fournie par votre département avec les autres aides belges aux autres niveaux de pouvoir? Je sais que c'est toujours compliqué. Il s'agit de pouvoir piloter l'ensemble de l'aide belge en Ukraine.
01.02 Caroline Gennez, ministre: Monsieur Dallemagne, effectivement, nous nous sommes vus en Ukraine et je sais que vous êtes engagé. Il faut l'être étant donné que nous ne serons pas en sécurité, ici en Europe, si les Ukrainiens ne le sont pas. Il est donc important que nous nous engagions et que nous continuions de le faire pour la lutte ukrainienne.
Ce voyage en Ukraine fut vraiment intéressant et très apprécié par la partie politique ukrainienne ainsi que par la société civile. La visite elle-même était déjà un message important, selon plusieurs de nos interlocuteurs, mais le fait qu'une aide belge à la reconstruction d'un montant de 150 millions d'euros ait pu être annoncée a complété le tableau.
La région de Tchernihiv, ciblée par le programme belge que nous allons développer, a été proposée par les autorités ukrainiennes elles-mêmes lors de la visite du président Zelensky dans notre pays en octobre de l'année passée. Cette région a été fortement touchée lors des premières phases de l'invasion mais elle se trouve aujourd'hui relativement éloignée de la ligne de front. Selon les analyses, les troupes russes se concentrent sur le Donbass et le sud et non sur la région de Tchernihiv; comme vous suivez le conflit, vous le savez sans doute. Les besoins dans la région sont aigus et l'appui de la Belgique peut y faire vraiment la différence.
Pour assurer la mise en œuvre qualitative du programme belge de reconstruction, Enabel a l'intention d'établir un bureau en Ukraine, plus précisément à Kiev. Dans les instructions que je lui ai transmises, j'ai également invité Enabel à rechercher d'autres financements afin de renforcer et d'augmenter l'impact du programme belge.
Les contacts établis à cet effet par le directeur d'Enabel durant notre voyage permettront sans aucun doute de faciliter la réalisation de ces objectifs. En outre, j'ai demandé à Enabel de se concentrer sur les secteurs et sous-secteurs dans lesquels la Belgique peut offrir une réelle valeur ajoutée: accès aux soins de santé, accès à l'éducation pour l'emploi et efficacité énergétique avec une attention particulière portée sur la dimension transversale de l'environnement, de la lutte contre le changement climatique, du travail décent et de la qualité de la gouvernance et du genre. Tout cela doit s'inscrire dans la perspective de l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
J'ai demandé à Enabel de soumettre une proposition de programme à mon administration d'ici le 25 mars 2024 avec l'intention de démarrer le plus tôt possible. La durée du programme sera de quatre ans.
Le rôle de coordination de l'ensemble des aides déployées par la Belgique en Ukraine revient à notre administration, la Direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire (DGD) en collaboration avec notre ambassade à Kiev.
Au niveau de Bruxelles, des consultations hebdomadaires ont lieu avec toutes les directions concernées, ainsi qu'avec les ambassades belges à Kiev et à Moscou afin d'échanger des informations et de coordonner les actions en Ukraine. Il se tient aussi une réunion de coordination bimensuelle, à laquelle participent entre autres la Défense, Enabel, BIO et le secteur privé.
En outre, l'envoyé spécial pour l'Ukraine participe à diverses plateformes de coordination au niveau de l'Union européenne sur Ukraine Facility et Multi-agency Donor Coordination Platform for Ukraine, afin d'assurer une bonne coopération. Par ailleurs, sur le terrain, notre poste diplomatique participe aux réunions des chefs de coopération sous l'égide de l'Union européenne.
Enfin, j'ai demandé à Enabel de développer le programme dans une approche "Team Belgium". Le but est d'utiliser le plus possible l'expertise belge disponible dans notre pays. Cela signifie que nous voulons intégrer l'expertise provenant de différents départements et même de différents niveaux politiques, si cela est possible.
Enabel explore les possibilités et fera une proposition dans deux semaines. Je pourrai alors vous en dire davantage sur les pistes de collaboration concrètes qu'aura identifiées Enabel.
Je suis certaine que vous continuerez à suivre ce dossier en posant des questions dans le futur.
01.03 Georges Dallemagne (Les Engagés): Merci, madame la ministre, pour votre réponse. Je me réjouis, vous le savez, de l'intensification de notre coopération et de notre aide à l'Ukraine. Il importe de ne pas tarder à reconstruire ce pays. Parfois, on a l'impression qu'il faut attendre qu'il y ait des solutions militaires ou politiques à la fin du conflit pour un pays qui est en guerre. Nous avons commis cette erreur dans d'autres pays où j'ai eu l'occasion de me rendre, par exemple dans le nord de l'Irak et de la Syrie où nous sommes intervenus – et intervenons trop peu en tant qu'Européens – pour la reconstruction de ces pays.
J'ai également eu l'occasion de prendre des contacts, en ma qualité de président du groupe d'amitié Belgique-Ukraine, avec certains membres du gouvernement ukrainien qui se sont réjouis de votre passage. Ils m'ont parlé de "semaine belge". Vous avez vu plusieurs Belges sur place. Je crois qu'il est très important de bien coordonner l'ensemble de l'aide belge. J'ai eu l'occasion, il y a quelque temps, de vous dire à quel point il importait d'avoir un tableau de bord précis de l'aide belge à tous les niveaux de pouvoir. Ceci pour des raisons de qualité mais aussi pour des raisons politiques car l'aide belge provenant de certains niveaux de pouvoir n'apparaît pas toujours dans le tableau. Il me semble important que l'on puisse, par rapport à la partie ukrainienne, montrer à quel point nous mobilisons une panoplie d'instruments aux différents niveaux de pouvoir. Je reviendrai sûrement vous interroger à ce sujet.
L'incident est clos.
Het incident
is gesloten.
La réunion publique de commission est levée à 14 h 47.
De openbare commissievergadering wordt gesloten om 14.47 uur.