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Question et réponse écrite n° : 0809 - Législature : 54


Auteur Kattrin Jadin, MR (01207)
Département Ministre des Classes moyennes, des Indépendants, des PME, de l'Agriculture, et de l'Intégration sociale
Sous-département Classes moyennes, Indépendants, PME, Agriculture et Intégration sociale
Titre La vente à perte des producteurs de pommes et de poires (QO 15596).
Date de dépôt04/07/2017
Langue F
Date de délai07/08/2017

 
Question

Depuis 2014 et l'embargo sur la Russie, imposé par l'Union européenne, le secteur belge a perdu son client le plus important. Les conséquences sur les producteurs sont importantes. L'Union européenne avait mis en oeuvre, le 10 juin 2016, un règlement autorisant des mesures exceptionnelles de soutien aux producteurs. Concrètement, ce règlement élargit les conditions d'accès au marché avec une compensation financière pour mettre en place les mesures. Malgré cela, aussi bien en Flandre qu'en Wallonie, aucune mesure de "non-récolte" a été activée et le contexte européen, caractérisé par une très grande offre des pays de l'Est, impacte fortement le secteur. En conséquence, les prix chutent et le prix de vente est nettement inférieur au prix de production. 1. Alors que le contexte international et européen est connu, la Wallonie et la Flandre ont décidé de ne pas activer certaines mesures, dont des mesures de non-récolte. D'après votre département, l'activation de ces mesures permettra-t-elle d'apporter une aide aux producteurs belges? 2. D'après vos échanges avec vos homologues régionaux, quelles autres mesures pourraient être mises en oeuvre pour soutenir le secteur? Vous est-il possible d'agir au niveau européen afin d'obtenir d'autres mesures de soutien? 3. Quels sont les pays, en Europe, qui produisent à moindres coûts? Quels sont les impacts sur le marché belge?


 
Statut 1 réponse normale - normaal antwoord
Publication réponse     B125
Date publication 14/07/2017, 20162017
Réponse

1. Je plaide évidemment pour que chaque niveau de pouvoir agisse dans le cadre de ses compétences en vue de soutenir le secteur des fruits qui est en grande difficulté depuis l'introduction de l'embargo russe durant l'été 2014. La Belgique a produit 350.000 tonnes de poires en 2016 alors que 140.000 tonnes de poires étaient exportées vers la Russie avant l'embargo. Il y a donc lieu de soutenir financièrement nos producteurs mais aussi de trouver de nouveaux débouchés. À titre d'exemple, la Belgique fut le premier État membre à pouvoir exporter des poires vers la Chine grâce au travail de la cellule "Exportation" de l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) mais aussi des nombreux contacts de la Fédération des fruits (VBT) avec les importateurs chinois demandeurs de notre production de qualité. Lors de ma réunion du 25 janvier dernier avec le ministre brésilien de l'Agriculture, Monsieur Blairo Maggi, j'ai plaidé pour la levée des barrières sanitaires pour l'export de poires belges à destination du Brésil. Cette rencontre a permis d'accélérer le traitement du dossier dont les dernières modalités administratives ont été réglées en février 2017. Cette rencontre prouve une fois de plus que les appuis politico-diplomatiques sont primordiaux pour favoriser la levée des barrières sanitaires de nos productions et de facto nos exportations. Par ailleurs, une taskforce avec le secteur des fruits a eu lieu fin janvier avec les représentants de l'Agrofront, les ministres régionaux de l'agriculture, de l'AFSCA, de l'organisation de producteurs des fruits VBT, des industriels (Materne) et des représentants du secteur du commerce (Comeos), afin de rassembler les forces vives de ce secteur en difficulté et permettre le dialogue entre les différents stakeholders. Un plan d'action a été mis sur pied. Il en ressort néanmoins que la priorité numéro un du secteur est de lever les barrières sanitaires des marchés de pays tiers en pleine expansion, et de facto promouvoir nos exportations. 2. Concernant d'autres mesures de soutien, il faut à mon sens renouveler et accentuer le programme de distribution des fruits et légumes dans les écoles, promouvoir nos produits qui sont de qualité et activer toutes les mesures de soutien à disposition des Régions. J'ai également pris connaissance avec désarroi des conséquences du gel de fin avril sur la production de fruits (notamment pommes, poires, fraises et vignes). Les premières estimations des pertes sont énormes. Aussi, j'ai décidé fin juin d'étendre le mécanisme de report des cotisations sociales qui a été initié en 2014 suite à l'embargo russe. D'autre part, je plaide pour que les ministres régionaux activent l'aide des calamités agricoles en vue de soutenir ce secteur une nouvelle fois en difficulté. 3. Je constate que la Pologne est très offensive à la table du Conseil des ministres européens de l'Agriculture concernant ce dossier car la production de fruits concerne une grande partie de ses exploitations. Les coûts de production des exploitations polonaises sont probablement inférieurs en raison de la différence des prix des terres et des salaires des travailleurs saisonniers. Toutefois, n'oublions pas que nos productions de poires et de pommes sont internationalement reconnues.

 
Desc. Eurovoc principalPOLITIQUE AGRICOLE
Descripteurs EurovocCULTURE FRUITIERE | AIDE DE L'ETAT | FRUIT A PEPINS | POLITIQUE AGRICOLE | VENTE A PERTE