Bulletin n° : B156 - Question et réponse écrite n° : 1117 - Législature : 54
Auteur | Yoleen Van Camp, N-VA (06590) |
Département | Ministre des Classes moyennes, des Indépendants, des PME, de l'Agriculture, et de l'Intégration sociale |
Sous-département | Classes moyennes, Indépendants, PME, Agriculture et Intégration sociale |
Titre | L'administration d'antibiotiques à des animaux sains (QO 21827). |
Date de dépôt | 11/04/2018 |
Langue | N |
Publication question |
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Date publication | 17/05/2018, 20172018 |
Date de délai | 15/05/2018 |
Question |
Dans ses dernières directives, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique qu'il conviendrait d'arrêter d'administrer des antibiotiques à des animaux sains, ce qui n'a rien de nouveau en soi. 1. Avez-vous pris connaissance de cette adaptation des directives en la matière et comment comptez-vous concrètement y donner suite? 2. La présence d'antibiotiques dans les aliments composés pour animaux constitue un problème majeur dans ce dossier. Comment s'assurer que ces aliments composés contenant des antibiotiques soient désormais réservés uniquement aux animaux malades? Avez-vous des projets pour qu'il en soit désormais ainsi? |
Statut | 1 réponse normale - normaal antwoord |
Publication réponse |
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Date publication | 20/07/2018, 20172018 |
Réponse |
1. Oui, j'ai pris connaissance de la ligne directrice de l'OMS visant à restreindre l'utilisation chez les animaux de rente de toutes les classes d'antimicrobiens importants sur le plan médical afin de prévenir la survenue de maladies infectieuses non encore diagnostiquées sur le plan clinique. J'appuie entièrement cette ligne directrice. Depuis janvier 2006, l'utilisation de promoteurs de croissance contenant des antibiotiques est interdite dans l'Union européenne. Cette interdiction est observée de manière stricte en Belgique. En 2016, différentes activités ont été menées au niveau de la politique antibiotique vétérinaire belge, telles la publication d'un arrêté royal relatif à l'utilisation d'antibiotiques critiques et à l'enregistrement de l'utilisation des antibiotiques, le lancement de Sanitel-Med, la banque de données de l'Autorité fédérale dans laquelle ces enregistrements doivent être effectués et, enfin, une convention a été conclue entre l'autorité fédérale et l'ensemble des partenaires sectoriels concernés par la réduction de l'usage d'antibiotiques dans le secteur animal. L'un des objectifs opérationnels de cette convention est que l'industrie pharmaceutique, en adéquation avec les initiatives européennes, introduise les modifications nécessaires pour que les notices des antibiotiques disponibles sur le marché belge et spécifiant une indication préventive, soient adaptées de manière à ne plus contenir d'indication préventive, sauf dans des cas bien spécifiques tels que l'utilisation péri-opératoire. L'enregistrement centralisé de l'utilisation d'antibiotiques au niveau de l'exploitation a été lancé en 2017 pour les porcs, les poulets de chair, les poules pondeuses et les veaux de boucherie. Les premiers résultats de benchmarking de l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (afmps) sont attendus cette année. Ces résultats permettront d'identifier les exploitations et les vétérinaires qui, par rapport à d'autres exploitations et d'autres vétérinaires, utilisent ou prescrivent, délivrent et administrent une quantité relativement élevée d'antibiotiques. Dans un premier temps, les 'gros utilisateurs' et les 'gros prescripteurs' seront sensibilisés afin de réduire leur utilisation d'antibiotiques. Les auteurs de la ligne directrice de l'OMS admettent que, lorsqu'un vétérinaire juge qu'il existe un risque important de propagation d'une maladie infectieuse particulière, l'utilisation préventive d'antibiotiques peut se justifier si un tel jugement est émis sur la base de résultats de cultures et de tests de sensibilité. L'arrêté royal du 21 juillet 2016 relatif aux conditions d'utilisation des médicaments par les médecins vétérinaires et par les responsables des animaux impose déjà ces cultures et ces tests de sensibilité lors de toute utilisation de fluoroquinolones et de céphalosporines de troisième et de quatrième génération, s'agissant d'antibiotiques critiques pour l'homme. De ce fait, l'utilisation de ces antibiotiques critiques a diminué de 53 % entre 2015 et 2016. 2. L'utilisation, chez les animaux, d'aliments médicamenteux contenant des antibiotiques est soumise aux mêmes conditions que les autres antibiotiques. Les aliments médicamenteux pour animaux ne sont délivrés que sur prescription d'un vétérinaire et ne peuvent être administrés qu'au groupe cible spécifié sur la prescription. Selon la Belgian Feed Association, la vente d'antibiotiques par le biais d'aliments médicamenteux a connu une baisse de plus de 50 % entre 2011 et 2017. De cette manière, les secteurs ont atteint un premier objectif dans le cadre de la convention visant à réduire l'utilisation d'antibiotiques dans le secteur animal. L'AMCRA (Antimicrobial Consumption and Resistance in Animals), le centre de connaissance sur l'utilisation d'antibiotiques et la résistance à ceux-ci chez les animaux, s'est vu confier la mission d'entamer en 2018 la rédaction d'un avis sur les nouveaux objectifs à fixer afin de poursuivre la réduction de l'utilisation d'antibiotiques (critiques) après 2020. En outre, le benchmarking et les règles de bonnes pratiques vétérinaires en matière de prescription et de délivrance de médicaments permettront d'identifier, et dès lors de sensibiliser, les gros utilisateurs et les gros prescripteurs. |
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Descripteurs Eurovoc | ELEVAGE | ALIMENT DU BETAIL | ANTIBIOTIQUE | POLITIQUE AGRICOLE |