Question et réponse écrite n° : 1147 - Législature : 54
Auteur | Gautier Calomne, MR (06620) |
Département | Ministre des Classes moyennes, des Indépendants, des PME, de l'Agriculture, et de l'Intégration sociale |
Sous-département | Classes moyennes, Indépendants, PME, Agriculture et Intégration sociale |
Titre | La peste porcine africaine. |
Date de dépôt | 14/05/2018 |
Langue | F |
Date de délai | 18/06/2018 |
Question |
La presse a relayé l'information selon laquelle notre pays pourrait être exposé aux risques de la peste porcine africaine. Les autorités sanitaires en appellent à la responsabilité des consommateurs, rappelant qu'il est interdit d'importer de la viande de porc ou de sanglier provenant de zones où sévit ladite maladie. 1. Pourriez-vous confirmer l'état de la menace exposée dans les médias? 2. Quel est exactement l'état de la situation? 3. Des mesures ont-elles éventuellement été prises en synergie avec vos homologues régionaux en charge de l'agriculture? |
Statut | 1 réponse normale - normaal antwoord |
Publication réponse |
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Date publication | 18/06/2018, 20172018 |
Réponse |
1. La Peste Porcine Africaine (PPA) est une maladie virale exotique présente depuis de nombreuses années en Afrique et en Sardaigne, qui évolue depuis 2014 en provenance de l'Ukraine, la Russie, la Biélorussie vers les pays baltes, la Pologne, puis plus récemment dans des zones bien délimitées en Tchéquie, en Hongrie et en Roumanie. Si la propagation naturelle du virus (c'est à dire via la faune sauvage ou les vecteurs biologiques) n'est pas en soi un processus rapide, son avancée "par bond", par l'intermédiaire du facteur humain, est une menace réelle. En effet, les foyers détectés en Tchéquie et récemment en Hongrie, sans aucun lien apparent avec les régions d'Europe de l'Est infectées, ont probablement trouvé leur origine dans des déchets alimentaires contaminés par le virus (très résistant) provenant de ces zones et jetés sans précaution dans la nature, provoquant l'infection de sangliers autochtones. Compte tenu de l'ampleur du trafic routier, du commerce international, des échanges de travailleurs saisonniers, du tourisme de chasse partout à travers l'Union Européenne (UE), le risque de voir le virus de la PPA continuer à progresser vers l'Ouest du continent est bien réel. Son introduction dans notre pays ne peut dès lors pas être exclue. 2. Huit pays de l'UE sont aujourd'hui touchés par la PPA: Italie (uniquement en Sardaigne et depuis des décennies; la situation est d'ailleurs actuellement stable), l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Tchéquie, la Hongrie et la Roumanie. La Commission européenne, en accord avec les États-Membres (EM), a délimité des zones de restriction dans toutes les régions infectées, de manière à réguler (ou bloquer pour ce qui est des zones directement concernées par un foyer infectieux) les mouvements et échanges d'animaux, de produits animaux et de matériel. Des mesures ont également été établies afin d'empêcher le virus de progresser davantage en UE, telles que par exemple la désinfection des véhicules en provenance des zones infectées, le traitement ou la destruction des produits animaux à risque. En parallèle, la Commission européenne a entrepris un vaste travail de communication à travers tous les États-membres à propos du risque représenté par la PPA, et a mis sur pied divers groupes de travail destinés à informer et augmenter les connaissances en matière de PPA. Aujourd'hui, la Belgique et les pays frontaliers sont toujours indemnes de PPA, mais l'Allemagne, du fait de sa frontière commune avec la Pologne, est particulièrement attentive à la situation. Dans notre pays, l'ensemble des parties concernées (notamment l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA)), est également attentive à l'évolution de la situation. 3. La mise en place d'actions préventives (notamment en matière de communication vers les publics concernés) est primordiale dans l'efficacité de la préparation de la Belgique à une éventuelle arrivée du virus de la PPA sur le territoire belge, et nécessite une approche multisectorielle. La faune sauvage étant une compétence régionale, et l'un des facteurs de risques d'introduction de la PPA étant les sangliers, les Régions sont de ce fait en première ligne dans la mise en place de plan de surveillance, de prévention et de lutte contre la PPA. La concertation entre les administrations des différentes entités est dès lors permanente. Les actions actuelles sont essentiellement des actions de communication et de sensibilisation des acteurs concernés (notamment des exercices de crise). Un groupe de travail structurel (GT Wildlife) composé notamment de représentants de l'AFSCA et des différentes Régions a également été créé par l'Agence pour mettre en place une collaboration entre les différentes instances et faciliter la prévention et le cas échéant la gestion des maladies concernant la faune sauvage et domestique. En outre, une collaboration étroite existe entre la cellule de crise de l'AFSCA et les Régions pour l'élaboration de scénarios de crise et pour la surveillance. L'AFSCA, en particulier, a organisé une Task-Force PPA ce 29 mars 2018. Tous les services administratifs fédéraux et régionaux compétents, les associations régionales de santé animale (ARSIA-DGZ), les fédérations concernées (entre autre agriculture, élevage, vétérinaires, chasseurs, abattoirs, secteur de la viande, transport, construction, enz.), les institutions scientifiques (universités de Liège et de Gand, Sciensano, Institut de Médecine Tropicale), la Défense se trouvent à présent rassemblés dans cette Task-Force, afin de mettre en place un plan d'action pour prévenir l'introduction de la maladie et pouvoir lutter efficacement si elle devait malgré tout arriver chez nous. La Problématique de la PPA a également été présentée formellement par l'AFSCA lors des Conférences Interministérielles de Politique Agricole (CIPA) et de l'Environnement (CIE) durant le premier semestre 2018. Enfin, l'AFSCA publie régulièrement des communiqués de presse à destination du grand public et des publics spécialisés (chasse, vétérinaires, éleveurs), et met son site Internet constamment à jour de manière à diffuser des informations actualisées (par exemple: tourisme de chasse en Pologne et recommandations pour les chasseurs). |
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