Question et réponse écrite n° : 1377 - Législature : 54

Les producteurs de betteraves sucrières traversent une période de fortes turbulences marquée par une faiblesse extrême des prix dans le secteur sucrier. Le marché mondial est sursaturé, le prix minimum a été supprimé en même temps que le système des quotas et le secteur a connu des conditions climatiques défavorables cet été. Aux Pays-Bas, la coopérative de producteurs de betteraves sucrières Cosun paie à ses agriculteurs un prix nettement plus élevé que le prix moyen pratiqué sur le marché. Pour ce faire, elle explore d'autres marchés. Cette approche de différenciation et de diversification offre de grands avantages aux membres agriculteurs de la coopérative qui parviennent ainsi à se protéger de la faiblesse des prix du sucre. En premier lieu, elle mise sur une transformation plus efficace. Ensuite, elle déploie également de nombreuses activités non liées au sucre telles que la culture de pommes de terres, de chicorées et de fruits et légumes et elle utilise les flux résiduels pour faire rouler les camions au biogaz. De plus, un procédé d'extraction des microfibres de la pulpe de betteraves permet certaines applications dans l'industrie chimique. Ainsi, ces microfibres peuvent être utilisées pour donner une odeur agréable aux lessives, pour améliorer le goût de sauces, ou encore, comme stabilisant pour d'autres liquides. 1. Avez-vous connaissance d'initiatives semblables qui seraient en cours de développement dans notre pays? 2. Envisagez-vous de jouer un rôle de facilitateur à cet égard, en collaboration avec les régions?

Je suis bien entendu extrêmement attentif à la situation du secteur betteravier belge. Celui-ci, on le sait, est confronté à une situation difficile en partie liée à la décision prise en 2013 par les autorités européennes de supprimer les quotas au 30 septembre 2017. Une décision qui a placé les planteurs sur le marché mondial du sucre caractérisé par une très forte volatilité et par une concurrence commerciale accrue entre les sucriers tirant le prix vers le bas. Ce faisant, je suis bien entendu, dans les compétences qui sont les miennes, à l'écoute du secteur que mon cabinet rencontre d'ailleurs régulièrement. L'exemple néerlandais auquel vous faites référence est particulièrement intéressant. 1. Des planteurs betteraviers wallons, soucieux de pérenniser la rentabilité de la culture betteravière en Belgique, ont d'ailleurs étudié la faisabilité de la construction et de l'exploitation d'une nouvelle sucrerie performante dans la province de Hainaut. Ce projet prévoit une conception de l'usine s'appuyant sur des technologies modernes les plus efficientes (récupération de la chaleur pour la production d'électricité, valorisation des co-produits, etc.) qui procurera un avantage économique par rapport aux usines les plus anciennes que nous avons en Europe. Cette réduction de coût sera reversée aux planteurs coopérateurs qui bénéficieront d'un meilleur prix. Le modèle coopératif du projet permettra, en outre, aux planteurs-coopérateurs de s'assurer le contrôle de l'outil et de distribuer les bénéfices en priorité aux planteurs. Le projet est rentré dans la phase d'adhésion des planteurs-coopérateurs sous la forme de la souscription effective de parts nécessaire à la constitution du capital de départ. 2. Nous devons bien entendu soutenir et encourager ce type de démarches. Elles visent à tirer profit des atouts dont dispose la Belgique sur le marché du sucre. Je pense notamment aux facilités d'exportation dont nous disposons au départ d'Anvers, qui joue un rôle central dans le stockage et le transport international de sucre. Je suis bien entendu ouvert à faciliter et à encourager, sur base des compétences fédérales, toute initiative qui irait dans le même sens et continuerai à être à l'écoute des attentes du secteur.