Question et réponse écrite n° : 0116 - Législature : 55

Le secteur fruitier a connu des moments difficiles en raison des conditions climatiques. Les fruits, tels que les pommes et les poires, ont été touchés. Comme les récoltes de ces dernières années ont souvent échoué ou ont été vendues à des prix inférieurs, il n'est guère facile pour les fruticulteurs d'investir ou encore de se maintenir à flot. En outre, d'autres menaces planent, telles que le Brexit, qui pourraient conduire à une perte (partielle) du marché britannique pour nos pommes et poires belges. Lors de la commission du 27 novembre 2019, je vous avais posé une série de questions à cet égard. Vous aviez indiqué avoir eu une entrevue, le lundi 15 octobre 2019, avec le commissaire européen, Phil Hogan, pour demander de prévoir des mesures de soutien financier nécessaires pour le secteur fruitier belge, en cas de Brexit dur. En outre, la disparition du marché russe à la suite du conflit commercial entre l'Union européenne et la Russie empêche les fruticulteurs de sortir la tête de l'eau, malgré tous les efforts déployés pour trouver de nouveaux marchés. 1. Savez-vous déjà si des mesures de soutien financier seront adoptées pour le secteur, en cas de Brexit? Dans l'affirmative, à combien s'élèvera ce soutien financier et par quel moyen nos agriculteurs pourront-ils s'en prévaloir? 2. Le secteur agricole fait toujours face à des difficultés depuis l'embargo russe. Vous avez demandé à l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire de donner la priorité à la recherche de nouveaux marchés pour nos exportations. Quel en est l'état d'avancement? Avec quels pays des contacts ont-ils été pris? 3. Les exportations de fruits et de légumes se sont multipliées chez nos voisins néerlandais. Ils restent numéro un en Europe. Quelle place la Belgique occupe-t-elle en matière d'exportation de fruits et légumes à l'échelle européenne?  Quelles initiatives pensez-vous qu'un prochain gouvernement pourrait prendre pour soutenir davantage les exportations ?

Comme vous le savez, lors de ma rencontre avec le commissaire Hogan le lundi 15 octobre 2019, j'ai demandé une nouvelle fois le soutien financier nécessaire aux agriculteurs belges, en particulier au secteur fruitier belge, pour lequel le Royaume-Uni est un marché très important. La question sera bien entendu posée à nouveau à la nouvelle Commission. Je dois rencontrer dans le courant du mois de février le nouveau commissaire européen à l'agriculture M. Wojciechowski avec lequel j'évoquerai notamment l'impact du Brexit sur le secteur agricole. Dans l'intervalle, en octobre 2019, la Commission européenne a une nouvelle fois dégagé un budget de 200 millions d'euros pour promouvoir les produits agricoles européens sur le marché intérieur et dans les pays tiers. À partir d'avril 2020, les États membres de l'UE pourront à nouveau soumettre à la Commission européenne des campagnes de promotion pour le cofinancement de l'UE. En ce qui concerne la Belgique, le suivi de ces dossiers relève de la compétence des régions. Le service Relations internationales de l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) a été renforcé ces dernières années afin de répondre à la demande croissante d'exportation de denrées agroalimentaires, en partie suite à l'embargo russe. Deux cents dossiers sont actuellement en cours de traitement. Des efforts sont actuellement fournis pour ouvrir pas moins 16 marchés, spécifiquement pour les pommes et les poires. Ces dernières années, nous avons pu, avec l'AFSCA, obtenir l'exportation de poires vers le Vietnam et le Mexique. J'ai bon espoir d'avancer en vue de lever prochainement les embargos en vigueur sur les pommes au Mexique et en Thaïlande. J'ai d'ailleurs récemment tenu une réunion à ce sujet à Berlin avec mon homologue thaïlandais. Je soutiens également les initiatives des Affaires étrangères et de l'AFSCA visant à réunir régulièrement tous les stakeholders dans un task force exportation afin de coordonner et soutenir au mieux les différentes initiatives. Enfin, j'ai également pu, de par mes attributions de ministre des Indépendants, reconnaître la filière comme secteur en crise, ce qui offrait la possibilité pour les opérateurs de bénéficier d'un report, d'une suspension ou d'une dispense de leurs cotisations sociales. En 2018, la Belgique a exporté pour 4,37 milliards d'euros de fruits et légumes. Cela a fait de notre pays le quatrième exportateur de fruits et légumes de l'Union européenne. La plus grande partie de ce montant, 4,06 milliards d'euros, était destinée aux autres pays de l'UE. En ce qui concerne les exportations de fruits et légumes hors de l'UE, la Belgique se classe au sixième rang avec 0,31 milliard d'euros, après les Pays-Bas (1,68 milliard d'euros) et l'Espagne (1,22 milliard d'euros).